ORCHESTRE DE "BALS" DU REGIMENT, PUIS REGIONAL MILITAIRE :


          
          L'orchestre de bal prit naissance dès notre arrivée au 15/3 en juillet 1967.

    Nous nous sommes réunis spontanément avec Jean-Claude  Gillig : saxo, Joseph  Ramacci dit   «Sepp» : trompette, Jean-Louis Darribère dit «Loulou» : un batteur pro et moi-même, ainsi que des  collègues qui n'ont pas été recrutés à la musique : Jean-Paul Ludwig : accordéon (futur engagé comme tambour major) et Bernard  Ritter : clarinette ( malheureusement décédé en septembre 2009 !), tous issus d'orchestres de bals civils, pour animer nos soirées dans une chambre pendant nos "classes".   

    Rapidement, les officiers nous ont repéré, et nous sommes devenu l'orchestre d'animation du régiment. Notre répertoire étant  plus varié et plus moderne que celui de l'orchestre en place, dirigé par l'Adjudant Lépine que je trouvais sympa, mais  qui à la suite à notre "avancement" ne me loupa pas pour des sanctions que je trouvais souvent déplacées : tours de consigne, brimades  etc.., c'était  aussi le chef de clique, tambour major  et  secrétaire permanent  de la musique.
   
    D'abord ce furent des matinées dansantes (les dimanche a-midi)  au mess et des soirées chez les cadres  appelées "sauteries".

    Un soir le Capitaine Cerutti, avec un lieutenant ( ?)  nous ont conduit dans une 2CV décapotable dans les rues de Mutzig. Nous avons joué du "Oberkraïner" le buste à l’extérieur, sous les sourires et les applaudissements des habitants de cette charmante bourgade. Après cette virée, et plusieurs tours du patelin, pour nous remercier, les 2 compères  officiers, nous ont payé un repas très arrosé au restaurant de la Victoire en face de la caserne Clerc. Vers minuit, le Capitaine Cerutti m’a demandé de jouer  "Il Silencio" en pleine rue, ce qui ne m’a pas déplu, ça sonnait bien !

    Le lendemain, j’ai eu une convocation chez le  Colonel Génesteix , grand chef du 15/3, qui avait ses appartements  presque en face du restaurant, et qui m'avait entendu ! Je me suis donc rendu chez le Colonel, que je voyais pour la première fois, accompagné d’un garde avec fusil (sans cartouche) sur l’épaule, tout angoissé pensant à une sanction grave pour mon acte illicite, que je considérais aussi comme tapage nocturne ! J’ai frappé à sa porte, et tout tremblant j’entrais. Après le garde-à-vous, la salutation et le coup de béret de rigueur, le Colonel me regarda d’un air grave et me dit : Ah ! C’est vous Rémy ! C’est-vous qui avez joué de la trompette dans la rue  en pleine nuit !  En bégayant, je lui dis que c’était un ordre du Capitaine Cerutti. Son visage s’illumina  d'un large sourire et il me dit : si c’était un ordre d’un Capitaine, vous avez bien fait, d’ailleurs je vous félicite, car c’était  magnifique !  Asseyez-vous, me dit-il.

    Puis il me demanda de parler à mes collègues, et de lui faire savoir si nous serions d’accord, pour aller nous produire dans d’autres casernes, à Strasbourg, Colmar, Entzheim…. mais qu’il ne pouvait pas nous l’ordonner, car ce n’était pas dans le cadre normal de notre service.
Je n’en revenais pas et lui répondit, que cela est un honneur et que mes amis seront sûrment de la partie. Il me dit aussi, que ces «extras» nous feront gagner des permissions supplémentaires.
Nous étions tous ravis et nous sommes devenu l’Orchestre Régional de bal, en supplément de la Musique militaire officielle. Quelques mois plus tard, nous nous rendions compte que souvent nous n’avions pas de  permissions avec nos collègues car nous avions un «contrat  de bal» à assurer.

Ça plaisait à  l’Adjudant Lépine, qui en tant que secrétaire à la musique, gérait aussi ces contrats.
Nous avons alors décidé de refuser d’aller jouer, et de plus, gratuitement ! Le Colonel en fut informé, il demanda à voir le responsable. Nous avons désigné J-C Gillig pour cette mission et lui avons demandé qu’il lui dise et qu'il insiste qu’en plus des permissions loupées, nous achetons des partitions et des peaux de tambour à nos frais. A son retour, il nous avisa avec joie qu’il avait obtenu un cachet pour chaque contrat, 50 Francs  par musicien environ, ce qui à l’époque représentait une solde mensuelle. Nous étions satisfaits, et continuâmes ces services.

Se joignirent à nous plus tard: Serge  Fribolle : trombone et Alain Dechoux : batterie

               
 L'Orchestre en vestes rouges  à une table d'officiers  lors  de "La Nuit Des Officiers" à Strasbourg.    Au fond de gauche à droite : Serge Fribolle, Joseph Ramacci, J-C Gillig, Alain Dechoux, moi,  et  assis  entre 2 épouses d'officiers : J-P Ludwig.


J'ai retrouvé cette photo en décembre 2012
De gauche à droite : J-L Darribère, J-P Ludwig, Michel ?, J-C Gillig,
moi, Serge Fribolle et  Joseph Ramacci
Qui reconnait le guitariste qui n'était pas longtemps avec nous ?
CERCLE DES OFFICIERS A STRASBOURG /  BAL DES POISSONS joué le 17/02/1968 (Merci J-C)